33 choses que j'aurais aimé savoir avant mes 33 ans
même si mentalement j'ai encore 19 ans...
Mardi 7 avril 1992, dans une maternité des Hautes-Pyrénées, en début de soirée je pousse mes premiers cris. Ma mère est accompagnée de sa mère dans la salle d’accouchement. Et moi je débarque au milieu de tout ça. Trois générations réunies au même endroit. Je ne le sais pas encore, mais la vie qui m’attend est pleine de rebondissements, de rires et de pleurs, mais ça ira.
Lundi 7 avril 2025, dans le 19ème arrondissement de la capitale, sur mon canapé avec mon chien à mes côtés, je bois mon matcha et je suis prête pour cette journée. J’ai 33 ans. Je viens de vivre une des années les plus éprouvantes de ma vie, la plus difficile mais aussi la plus belle, j’ai hâte de connaître la suite.
Trente-trois ans, c’est pas rien, c’est pas beaucoup mais c’est quand même assez. Assez d’années pour avoir vécu l’amour et la tristesse, assez de temps pour avoir connu la vie et la mort. Assez pour avoir de quoi en écrire quelques lignes. Assez pour avoir 33 choses à dire avant de partir :
Rien de plus important que la santé. Physique ET mentale. Je ne dis pas qu’il faut courir 10km tous les jours, même moi je ne sais pas faire ça. Mais au moins, faire des étirements, aller voir un-e kiné de temps en temps, commencer une thérapie (tout le monde en a besoin, désolée c’est dit), un détartrage minimum une fois par an, faire un bilan sanguin de temps à autre, bref t’as capté, prendre soin de soi ne fait pas de mal, bien au contraire… et peut éviter pas mal de tracas par la suite.
Prendre son temps c’est okay. Chacun-e son rythme. À 15 ans je pensais qu’à mes 30 ans je serais mariée avec un mec parfait, un môme parfait, une maison parfaite et un job parfait. Aujourd’hui à 33 ans, je n’ai rien de tout ça et c’est okay (ça pique un peu mais j’essaye de relativiser). Je prends mon temps, je fais mes découvertes, je parcours le monde et la vie, je fais des rencontres qui m’enseignent beaucoup de choses. Et peut-être que d’ici mes 60 ans je me serais mariée pour la 3ème fois. On n’a pas la réponse à tout et rien n’est tracé. Regardez, Demi Moore n’a obtenu son premier Golden Globes que cette année, à 62 ans !
Arrêter de se comparer et de (se) juger. Car c’est un piège. Et car on ne sait pas ce que les autres traversent, de l’extérieur on peut penser que j’ai une vie à peu près parfaite mais je n’ai pas montré les fois où j’ai pleuré comme une merde, les insomnies, les douleurs chroniques, les doutes (si je me marie, j’invite qui ? qui va me tenir le bras jusqu’à l’autel ?) (c’est un peu irrelevant mais c’est pour donner un exemple). Non, personne de notre âge n’a déjà tout compris à la vie et gère comme un charme les aléas de la vie. Tout le monde galère, tout le monde est complexé pour des trucs à la con. Moi c’était mon acné, ça ne m’a pas empêché de faire pleins de shootings et de me mettre à nu (dans tous les sens du terme).
33 ans c’est encore super jeune. Mais on veut nous faire croire le contraire. “Ah tu fais pas du tout ton âge !” Oui, c’est super quand on me donne 26 ans mais qu’est-ce que ça sous entend, qu’à 33 ans on doit ressembler à quelque chose en particulier, montrer des signes de “faiblesse” ? Personnellement je ne me suis jamais sentie aussi belle, forte et rayonnante que depuis que j’ai 32 ans (oui c’était il y a un an seulement lol).
Avoir mal, souffrir, pleurer, ça fait partie du process. Et on a le droit de demander de l’aide. L’être humain est con, parfois quand même, on va pas se mentir. Et on peut vouloir tout faire tout-e seul-e parce qu’on a toujours appris comme ça, on ne sait pas faire autrement. Mais demander de l’aide, c’est génial. Et ça nous débloque tellement de choses à l’intérieur. Et ça en dit long sur nous mais aussi sur les autres. Ne pas avoir honte d’aller mal, prendre des médicaments si besoin, partager son parcours car ça peut aussi résonner fort chez d’autres personnes.
Boire beaucoup beaucoup d’eau et c’est tout. Mais genre vraiment beaucoup. Quand j’avais 22 ans, je ne buvais pas vraiment, peu importe la boisson. Et puis je ne sais plus comment je suis tombée là-dedans mais j’ai appris à aimer boire de l’eau, et j’ai vu les changements sur ma peau et ma santé. Ça change tout. C’est le conseil le plus basique et pourtant c’est le numéro 1 limite. Avec ça, j’ai presque envie de vous rajouter de ne pas boire de soda ou d’alcool ou au moins avec modération.
Dormir correctement et vous verrez la vie d’une autre manière. Investir dans un vrai bon matelas, une bonne couette (si possible une couette 4 saisons), un bon oreiller ergonomique si on a des besoins spécifiques et des draps fancy. Rien de mieux que de se sentir à l’hôtel. Quel plaisir de rentrer dans des draps propres et frais, je voudrais vivre ça tous les jours. La qualité du sommeil est tellement importante et influe sur le reste de la journée. Mais aussi la quantité, dormir c’est bon pour la santé donc oui on est jeunes mais dormez svp.
Ne rien regretter. Se jeter dans le vide, sans filet. C’est effrayant mais au moins on ne perd pas trop de temps à s’arracher les cheveux “est-ce que je lui envoie un message pour lui dire que je pense à lui ou c’est trop ??”. Je sais qu’il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de reparler à un mec que j’aimais bien et je ne sais pas pourquoi, je n’avais rien à perdre à ce moment-là j’imagine, alors je lui ai demandé si les choses s’étaient passées autrement, on aurait pu être ensemble ? Impossible de le savoir et personne ne le saura au final. Combien de fois je me suis entendue dire “si j’avais su plus tôt !”. Et ça vaut pour tellement d’autres sujets dans la vie.
Manger mieux. Et apprendre à cuisiner. Pourtant je déteste cuisiner. Vraiment, je vous en supplie, ne me demandez pas de vous préparer un petit plat, c’est un enfer pour moi, je ne sais pas faire, je n’aime pas, je n’en retire aucun plaisir. Mais alors, qu’est-ce que j’aime manger. J’essaye de faire ce que je peux, des choses très simples que je vais aimer, des trucs un poil plus complexes de temps à autres pour (me) prouver que je peux y arriver. Ce n’est pas encore gagné mais au moins je sais faire autre chose que des pâtes (même si c’est très bien les pâtes et que ça peut être complexe aussi hein). Et surtout j’essaye de faire ça bien, il faut que ça soit équilibré et plutôt sain. Oui à 20 piges tu peux manger un kebab le lundi et un McDo le mardi, à 33 ans ce n’est plus la même chanson. On encaisse moins bien les excès.
Investir dans du beau mobilier, durable et intemporel. Top ce meuble Ikea pour démarrer dans la vie d’adulte et ton premier appartement mais au secours d’avoir le même canapé que tout le monde. Au secours le meuble Kallax (j’en ai un, je ne critique pas, mais je peux plus me le voir en peinture). Au secours les chaises en plastique. Au secours la vaisselle moche. Au secours Gifi et compagnie. Se construire un chez-soi c’est vital parce que c’est notre espace à nous, qui reflète notre personnalité et aussi cet endroit qu’on a envie de retrouver pour se réfugier, donc autant le meubler de la meilleure façon qui soit avec de belles pièces originales et intemporelles. Des pièces qui pourront vous suivre ou au moins durer un certain temps. Je ne dis pas qu’il faut aller acheter du neuf, sur Le Bon Coin, Ebay et en vide grenier ou Emmaus, on peut trouver de sacrées pépites et des pièces uniques qui font leur petit effet.
Faire des erreurs. Se (re)faire une frange droite et regretter. Mais voilà, au moins on apprend, encore. Faire des erreurs et être indulgent-e avec soi. Je suis la première à me détester dès que j’ai fait de la merde ou quelque chose ne rentre pas dans la case “succès” selon moi (oui je suis très dure avec moi-même) (oui je travaille sur ça avec ma psy). Mais c’est super de faire des erreurs, ça veut dire qu’on a essayé, qu’on a trouvé la force de se jeter dans le vide. En fait, je pense qu’on devrait célébrer les erreurs de la même manière. Purée tu l’as fait, okay tu t’es planté-e mais tu l’as fait et personne pourra baver sur toi, parce que t’as eu le courage d’aller jusqu’au bout et peut-être qu’eux, non.
Arrêter de se forcer pour paraitre cool en société. Inutile de boire de l’alcool comme tout le monde, inutile de sortir tous les week-ends comme tout le monde. On a envie de faire comme tout le monde parce que si tout le monde le fait, pourquoi pas nous ? Ils/elles ont l’air trop cool et j’ai envie d’être comme eux/elles. En fait non, flemme. A part perdre du temps, de l’énergie et probablement de l’argent, ça n’apporte rien. On finit par se perdre et on doit passer des années à réapprendre à se connaître. J’ai été cette personne, une “pick me” même et bof en fait, ça fait plus de mal qu’autre chose. Aussi arrêter de vouloir être à la mode, ça change constamment, parfois c’est moche, le mieux c’est de se construire son propre style, sa propre garde-robe.
Aimer mais savoir se protéger. Qui n’aime pas aimer ? C’est génial d’aimer, d’être amoureux-ses, d’avoir des amitiés incroyables. Mais ça peut aussi être dévastateur. C’est important de savoir bien s’entourer. C’est okay encore une fois de se planter sur une personne mais il faut savoir en retenir la leçon. J’adore être gentille, parfois à mes dépends, mais au final je ne l’ai jamais regretté, ça m’a beaucoup appris et mes amitiés d’aujourd’hui sont donc beaucoup plus saines qu’il y a 15 ans.
Chérir ses amitiés. On met trop souvent en avant les relations amoureuses mais les relations amicales sont tellement plus précieuses en fin de compte. Super d'être en couple, mais une vraie amitié, avec qui tu peux partager beaucoup, considérer comme une extension de ta propre famille, c’est la plus belle chose.
Affirmer ses choix et ses positions. “Non je ne veux pas d’enfant”, “oui je veux me marier”. Assumer et ne pas avoir honte de sa situation financière ou amoureuse. Oui je vis encore en colocation à 33 ans car je fais comme je peux avec les moyens du bord, oui je suis célibataire à 33 ans et c’est tout à fait normal. Oui je suis encore à la recherche de mon dream job et je suis au chômage à 33 ans. Mais c’est temporaire. Tout bouge. Tout avance.
Prendre du recul et admirer déjà tout le chemin parcouru. J’ai eu tendance à être malheureuse car j’en voulais toujours plus, je n’avais jamais les choses que je pensais être les clés du bonheur. Au final j’avais déjà tout en ma possession. J’étais une éternelle insatisfaite jusqu’au jour où j’ai compris que j’avais besoin de peu pour être heureuse. C’est bien de lever le pied, et se dire “purée il y a un an j’étais une toute autre personne et j’ai tellement progressé”.
Suivre son intuition et écouter sa petite voix intérieure. C’est mon côté “delulu” qui parle et veut se rassurer je pense. Mais je me suis rarement trompée. On sent quand il est temps de partir, on sent quand il est temps de prendre la décision qui peut tout changer. Si ça te semble bizarre, c’est que ça l’est probablement et qu’il faut aller par-là.
Connaître ses limites et les faire connaître. Tout le monde est différent et parfois, non je veux pas sortir jusqu’à 5h du matin, je suis fatiguée, je ne suis pas à l’aise, je veux partir, je ne me sens pas en sécurité.
Oui mais non. Se faire confiance et reconnaître sa force intérieure. Prendre le risque de décevoir. C’est okay d’aller à l’encontre de ce que tout le monde te dit de faire. Les gens ont une image de toi bien précise en tête qui parfois n’a absolument rien à voir avec qui tu es vraiment, il y aura forcément des personnes déçues au passage. Tu deviendras le vilain petit canard mais avec le temps, tu sauras que tu as eu raison de prendre cette décision.
Il n’y a pas d’âge pour tout recommencer de zéro. Et oui c’est effrayant. Je pensais que j’y étais, à peu près, à cette vie cool, le mec cool, le job cool. Et d’un coup d’un seul, plus rien. Dire au revoir à 10 ans de relation, potentiellement à mon appartement que j’adore, à tout un confort. Et j’ai tout recommencé, pas vraiment à zéro mais je suis revenue de loin et maintenant que je sais que je peux le faire une fois, alors j’ai moins peur, je me fais confiance. Pareil, j’ai quitté mon job parce que c’était la fin d’un cycle, j’ai peur mais ce n’est pas mon premier ni dernier job, alors ça ira.
Si tu ne le fais pas, personne ne le fera pour toi. Ah ça ma belle, personne ne prendra ce rendez-vous chez l’osthéo sauf toi, personne ne te prendra par la même pour aller demander une augmentation, personne ne prendra de décision pour toi car c’est toi qui décide. Et surprise : c’est toi le main character de ta vie donc fonce.
Passer son permis voiture, même si potentiellement tu ne t’en serviras que 4 mois en 15 ans, ça sert toujours. Bien contente d’avoir eu mon permis en 2012 et de m’en être réellement servie 6 ans plus tard pour conduire un 4x4 sur des routes chaotiques en Islande. Bien contente de me dire qu’en 2025 je peux me louer une voiture et faire un aller-retour pour voir la mer avec mon chien sans avoir besoin de dépendre de qui que ce soit.
Tu t’en remettras. Même si là tout de suite t’as l’impression que tu ne vas jamais te relever. Même si là t’as juste l’impression de mourir de l’intérieur. Mais je te jure que tu t’en remettras parce qu’on a cette force incroyable en nous qui nous donne envie de continuer.
Sortir de sa zone de confort. Accepter l’inconfort car ça n’est pas en restant bien au chaud dans sa petite bulle qu’il se passera quelque chose de passionnant et que la vie t’apportera ce qu’elle doit t’apporter. C’est clairement en dehors de sa zone de confort qu’on apprend à se connaître, fixer nos limites, affronter nos peurs, devenir un peu plus solide. Il faut oublier la peur du ridicule.
NE JAMAIS PLEURER POUR UN GARÇON. JAMAIS. Et celle là, c’est difficile de s’y tenir mais je me suis jurée de ne plus jamais pleurer pour un mec. C’est terminé les conneries. Ce n’est pas ma journée qui va être gâchée à cause d’un mec qui ne sait pas reconnaitre ce qu’il a sous les yeux. Donc hop, je me fais mims POUR MOI, je me force à sortir prendre l’air, me poser dans un café et respirer. Ça va 5 minutes en fait. Après si t’as envie de pleurer, pleure ma belle, faut que ça sorte mais ne le laisse pas gâcher le reste de ta journée, tu vaux tellement mieux que ça. C’est pas un mec qui ressemble à un gros orteil qui va dicter le cours de ma vie.
Des fois, il vaut mieux fermer sa bouche. Et juste simplement écouter. Tu n’as pas toujours quelque chose à dire sur tout. Et simplement écouter peut avoir un plus grand impact qu’avoir la réponse à tout.
Dire “je t’aime”. Ce sont des mots que j’ai mis des années à pouvoir prononcer à haute voix, que ça soit à mes proches ou à mon ancien compagnon. Je pense que j’aurais dû mal à le dire à nouveau à quelqu’un d’autre mais je ne m’en prive pas auprès de mes ami-es et de mon chien…
Être sincèrement heureuse pour la réussite des autres. La jalousie ne doit être qu’un motivateur pour te donner envie de t’améliorer ou te pousser à te dépasser mais elle ne doit jamais venir saboter une relation. Ça va de pair avec le fait d’être tout simplement une personne gentille, pour moi c’est la base : politesse et gentillesse.
On ne choisit pas sa famille, mais si cette famille est toxique, on peut choisir d’en partir. Et ça sera dur, et les gens te diront “mais on a qu’une mère voyons” et tu ne pourras pas forcément leur dire pourquoi t’es partie mais toi tu sais pourquoi t’es partie, et t’as eu raison de le faire.
Être soi-même, tout simplement. Tu n’as pas un rôle à jouer, tu ne peux pas plaire à tout le monde, ta sincérité et la personne que tu es finiront par toucher les bonnes personnes et tu verras qu’être toi-même t’apportera infiniment plus que prétendre être quelqu’un d’autre.
Revoir sa définition du bonheur. Redéfinir le succès.
Vieillir est un privilège, alors embrassons-le. Personnellement, je crois que j’ai toujours eu du mal à accepter de vieillir et d’un autre côté, voir le temps qui défile me fascine. J’ai si hâte d’avoir les cheveux gris, d’avoir “terminé” ma vie, d’être reposée, accomplie, épanouie, en maison de retraite avec mes potes. Je crois que c’est pour ça que j’aime la photographie, je prends une photo pour me dire que ce moment a réellement existé, il est déjà terminé mais il était vraiment là. C’est une preuve du temps qui passe.
Arrêter d’être pessimiste. Arrêter d’envisager le pire. Arrêter d’être dans la négation. Je vous jure, ça, ça a changé ma vie. Je voyais le mal partout, je détestais tout et tout le monde, je commençais presque à être aigrie et puis j’ai décidé d’arrêter. J’ai décidé de me dire que tout allait bien se passer, que j’allais réussir, que j’avais énormément de chance, que j’étais bien entourée, douée et talentueuse, aimée et aimante. Que moi aussi j’avais le droit de rêver en grand et qu’il n’y avait pas de raison pour que ça n’arrive pas.
Il y a des doublons et il en manque sans doute une tonne, en plus je ne me suis pas relue, mais on se lance on a dit. Je referais peut-être le même article pour mes 66 ans, qui sait ? Et vous, vous aimeriez retourner en arrière pour donner un conseil à votre vous plus jeune ?
Prenez soin de vous 🤎
Sabrina
Votre Tumblr Girl
📸 insta + tiktok
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C’est vraiment touchant, je me suis reconnu dans pas mal de choses, dont certaines qui résonnent en moi actuellement, et c’est génial d’avoir ton vécu dessus. Merci ! 😌
J’ai adoré te lire ❤️ merci et à nos 33 🥂