Qu’est-ce qui fait que je suis sur ce réseau ? Ou même un autre d’ailleurs.
Je postais ça sur mon feed Substack. Depuis ma rupture j’ai levé le pied sur Instagram. J’avais pour habitude de poster quasi quotidiennement ma vie, mes journées, ce que je vivais ou non, ce que je traversais ou non.
Et puis, ensuite, je n’en ai plus eu la force, ni l’envie.
Pourquoi je partageais ma vie à plus de 4000 personnes ? Pourquoi ça intéressait plus de 4000 personnes d’ailleurs ? Voyeurisme ? Sympathie ? Autre chose ?
Alors j’ai arrêté. Un jour, puis deux, puis plusieurs temps, finalement.
Et ça m’a fait du bien. J’avais l’impression de vivre les choses pour moi, de savourer un peu plus l’instant présent sans forcément me dire de prendre une photo et de la partager ensuite.
Quand j’ai annoncé ma séparation en story, j’avais l’impression de faire un communiqué de presse. Que personne n’avait demandé. Mais bizarrement je sentais que je devais le faire. Pourtant je n’avais pas eu la sensation d’avoir tant partagé mon couple durant ces dix dernières années sur cette plateforme. Mais suite à ma story j’ai quand même reçu des messages du type “ah j’en étais sûr-e” “je me doutais qu’il se passait un truc” de personnes que je n’avais jamais croisées de ma vie. Mais qui étaient là depuis un bail et ça m’a fait un petit frisson dans le dos.
Peut-être que j’étais sur internet depuis bien trop longtemps ?
Est-ce que ce moment aura vraiment existé si il n’est pas liké ou vu par des anonymes à travers le monde ? Ou au moins la France, n’exagérons rien.
J’en rigole beaucoup mais il y a une part de vérité là-dedans. Oui j’adore prendre un selfie de moi chez dynamo ou RIISE, regardez comment je vais bien, comment j’ai perdu du poids, comment je savoure le célibat, maintenant j’ai des gros bras et je fais du sport 6 jours sur 7 ? REGARDEZ-MOI.
J’aime échanger avec les gens. Je sais que partager ma vie, mes aléas m’a fait du bien et a aussi fait du bien à des inconnu-es.
Parler de ma dépression, de mon endométriose, de ma fibromyalgie, de ma rupture. Ça m’a aidé mais ça a aussi aidé d’autres personnes.
J’ai reçu tellement de messages de remerciements : pour assumer d’aller mal, de le partager sans filtre, de me montrer avec mon visage couvert d’acné, moi en train de pleurer, moi au saut du lit, pas coiffée etc.
Partager ma recherche de garant-e m’a permis d’en trouver une en moins d’une heure. Sans doute que si je parle activement du fait que je recherche un nouvel emploi, demain j’ai un entretien ? Tout est possible et infini avec internet. Ce n’est pas pour rien que mon Substack s’appelle “Mémoire d’une Tumblr Girl”, ça fait un peu partie de moi d’avoir une présence virtuelle je crois.
Mais voilà, je me suis sentie nue. Pourtant j’ai déjà été (très) nue sur internet mais pas comme ça. Je voulais reprendre ce qui m’appartient. Je me suis perdue dans une limite que je ne m’étais pas vraiment fixée.
J’adore ma communauté. Je suis sur internet depuis plus de la moitié de ma vie, avec les années j’ai su susciter l’intérêt de milliers d’inconnu-es, jusqu’à les amener avec moi dans ma vie de tous les jours. Parmi mes abonné-es, certain-es sont là depuis les débuts, certain-es sont devenu-es des ami-es et d’autres ont quitté le navire entre temps…
Un moment je me suis dis, cette communauté, il faut que j’en fasse quelque chose.
Je fais beaucoup de photos, alors pourquoi pas partager ce que je sais faire et me servir de cette plateforme comme d’un portfolio ou d’un point de contact.
Des marques me contactent, pour que je teste des produits, que j’en parle et j’aimais bien ce concept, donc j’ai eu envie de faire comme beaucoup d’influenceur-ses / créateur-ices de contenu. Mais je crois que ça n’est pas fait pour moi (continuez quand même à m’envoyer des trucs sans obligation d’en parler svp parce que j’aime bien recevoir des cadeaux et en parler si vraiment j’adore). Je ne me sentais pas légitime de faire ça, j’avais l’impression de trahir quelqu’un alors que j’étais toujours été sincère et transparente sur tout ça. Mais il manquait un truc. Je ne sais pas quoi encore.
En 2025 faut-il une présence sur internet pour réussir socialement ou professionnellement ?
Au moment où Tiktok disparait aux Etats-Unis et que des gens se retrouvent donc sans travail puisque la plateforme étaient leur principale source de revenus, on fait quoi du coup ?
Quel est l’intérêt d’être sur les réseaux ?
J’estime n’avoir partagé qu’un tiers de ma vie au final sur internet, il y a beaucoup de choses dont je ne parle pas ou ne parlerais (peut-être) jamais ici (le reste c’est entre ma psy et moi).
J’aime écrire et j’aime manier les mots. J’aime la photo et ce qu’elle veut montrer ou non. J’aime immortaliser ces moments qui n’existent déjà plus que dans ma tête ou ma pellicule iCloud.
Et cette semaine j’ai recommencé à poster sur mon feed et en story et ça m’a paru tout sauf naturel. Je faisais ça machinalement, bêtement, pour faire des subli à des personnes (la honte à mon grand âge lol je suis insupportable) (ne partez pas).
Je faisais ça parce que les autres aussi le faisaient aussi, sans doute. Mais je ne m’y retrouve pas, je n’arrive plus à saisir le sens de tout ça et de ma présence sur internet.
Poster en story et que ça disparaisse au bout de 24 heures, ne rien louper, ne pas manquer une occasion d’être présente.
Pourquoi je suis sur Instagram ? J’adore suivre des comptes d’architecture car j’adore ça, m’imaginer dans des baraques que je n’aurai jamais, voir des comptes inspirants et beaux, pour me changer du quotidien, suivre des ami-es pour prendre des nouvelles sans même avoir besoin de leur écrire (ça aussi c’est un vrai sujet à aborder), voir des contenus différents du mien, être confrontée à une autre réalité, et j’en passe.
Mais j’y perds aussi beaucoup de temps et d’énergie. Je fais du tri pour éviter un maximum d’être polluée par des choses qui pourraient ne pas m’intéresser ou me faire du mal mais scroller jusqu’à l’infini, pourquoi faire en fait.
Supprimer mon compte instagram et disparaitre ?
Et ça me trotte dans la tête depuis un moment. Mais tu connais, cette peur de rater le truc à ne pas rater, louper une opportunité, manquer un-e ami-e de passage à Paris parce qu’on ne sait pour quelle raison il/elle n’a pas ton numéro. Bref, la peur.
A l’heure du numérique, si tu ne partages pas ta vie, tes photos, ton travail sur internet (Instagram, TikTok, Linkedin et j’en passe), qu’est-ce qu’il te reste ?
Pourquoi moi, Sabrina Sako (c’est même pas mon vrai nom mais ça sonne comme mon nom t'as capté), je me suis mise à poster sur internet une partie de ma vie ? Quelle est la légitimité là-dedans ? Qu’est-ce qui fait que j’ai pensé ma vie si intéressante qu’elle méritait d’avoir un blog ou un lieu privilégié pour la partager ?
Vous avez quatre heures — ou la section commentaire en dessous, parce que je suis très intéressée de savoir comment vous vous sentez par rapport à Instagram ou internet en général.
Merci d’avoir lu cet article jusque ici. J’ai écrit d’une traite sans m’arrêter parce qu’apparemment j’en avais gros sur la patate. Désolée s’il y a des fautes ou des incohérences ou beaucoup trop de points d’interrogation mais j’ai un cerveau qui va beaucoup trop vite pour moi.
Et bien sûr je suis Pigeonne 3000 donc je vais continuer à faire des récap de ma vie sur Substack que vous recevrez à chaque fin de mois mais peut-être qu’on se croisera moins sur d’autres réseaux et qu’il faudra m’écrire sur WhatsApp si vous voulez me dire que vous pensez fort à moi.
Bisous et prenez soin de vous 🧡
J'ai des comptes et des bouts de moi sur Internet depuis... toujours j'ai l'impression, et pourtant ça fait des années que je m'interroge sur ma présence sur internet, que je continue d'alimenter (mais carrément moins qu'avant) par habitude, parce que ça fait un peu partie de moi en quelque sorte... Quand Twitter est devenu X (et tout pourri) je l'ai un peu mal vécu, y ayant toujours partagé des trucs plus ou moins intéressants/personnels et y ayant toujours trouvé des trucs à lire et découvrir, et aujourd'hui ça me désole toujours, mais j'ai peut-être gagné quelques minutes (heures ?) dans mes journées. (et j'ai basculé dans une consommation plus grande d'Insta...)
Mon blog (et Instagram) ont connu un net ralentissement quand je me suis mise en couple il y a sept ans (même si ça s'essoufflait déjà un peu avant et que je voyais bien que dans la course à la créa de contenu, j'étais plus dedans car flemme + je n'avais pas envie/le temps d'en faire mon activité principale) et vu que je vais avoir un enfant cette année, je me doute que ça va rester comme ça (voire pire). Pourtant j'ai commencé une newsletter y'a un ou deux ans, y retrouvant la fraîcheur des blogs d'antan, le plaisir d'écrire aussi (qui me manquait un peu depuis que mon blog était en dormance) mais bon, la régularité c'est pas trop mon truc.
Et puis internet a changé, les algorithmes font la loi et quand on est pas maxi suivi‧e, on passe un peu à la trappe, et effectivement, je me demande parfois pourquoi je continue de partager dans mon petit coin d'internet, qui ne correspond pas vraiment à ce qui "marche".
Mais quand je parle de ce qui me traverse, j'y trouve des échos, j'échange toujours (plus ou moins beaucoup) avec des personnes qui se posent les mêmes questions, j'ai toujours l'impression d'avoir des "amis d'internet" lointains et pourtant très proches parfois aussi. C'est sans doute ce qui me fait rester, même si c'est de manière moins intense. Ça et aussi mon côté nostalgique qui aime consigner ses souvenirs quelque part, parce que sinon j'oublierais trop de choses. Instagram, mes écrits, tout ça, c'est quelque part ma mémoire à moi, accessible publiquement, certes, mais bon, je suis assez peu suivie pour que ça me semble suffisamment "confidentiel".
Voilà my two cents (très perso) sur ce sujet !
Au final je me rends compte que j'utilise les storys comme Tumblr et mon profil comme mini rapport de vie à mes proches. Pour le reste, plus intime, ça part en DM.