En août dernier, je disais adieu à dix ans de relation mais en novembre, je disais aussi au revoir à huit ans de vie commune. On avait emménagé ici en février 2020, seulement un mois avant le premier confinement. Et notre couple avait résisté à cette tempête mondiale. Je me disais alors que rien ne pourrait nous séparer.
Et puis un samedi en novembre, il partait en emportant ses affaires. On triait ce que chacun voulait garder ou était prêt à céder. On se répartissait les souvenirs d’un ancien temps. Cette tasse achetée à Rome, notre premier voyage ensemble en 2015, qui de nous deux allait la garder comme relique d’une ancienne vie?
Il était parti et avait aussi pris le chat — puisque c’était son chat et je n’étais que la “belle-mère”. J’avais eu du mal à le comprendre et l’aimer et maintenant j’avais du mal à le laisser partir. Je le serrais fort une dernière fois, ronronnant contre moi, en essayant de retenir mes larmes. Spoiler alert : échec total.
L’appartement me semblait si vide à présent et il ne restait plus vraiment de traces de l’existence de notre couple, à part des photomatons que j’avais regroupé dans un cadre et oublié de décrocher. C’était si calme et ça résonnait au moindre bruit. Je pensais encore entendre le chat venir me voir mais c’était seulement le parquet qui craquait.
J’avais passé un tiers de ma vie avec la même personne, de 22 à 32 ans. Et ça me paraissait dingue, voire improbable. J’avais grandi en même temps que lui, je m’étais construite comme adulte à ses côtés. Je n’avais pas vu les années passer.
On se prenait dans les bras une dernière fois, pour sceller ce pacte invisible qu’on avait passé en 2014. J’étais reconnaissante d’avoir eu la chance de vivre ça. D’être aimée et d’aimer, de découvrir ce que c’était, avec ses hauts et ses bas. J’étais reconnaissance d’avoir pu vivre autant de choses et d’avoir appris à me construire de mon côté aussi.
Je ne pouvais m’empêcher de me dire que j’étais dorénavant seule, qu’il fallait que j’avance dans cette vie qui me semblait effrayante et pleine d’imprévus. Je devais me défaire de tellement d’habitudes et automatismes acquis après tant d’années. Ça m’avait fait tellement de mal de les voir partir, mon coeur se brisait à nouveau et en même temps je sentais que la suite m’attendait et allait arriver très vite.
Par deux fois j’ai vu ma psychologue ce mois-ci et je pense qu’elle n’était pas prête. La première fois, elle était sans doute partagée entre choc et fierté. Parce que sous ses yeux, elle constatait que je n’avais plus rien à voir avec la personne qu’elle recevait dans son cabinet un an plus tôt. Je ne vous cache pas qu’elle a rigolé à la plupart mes blagues, et ça, ça me fait vraiment plaisir.
Mais avant la deuxième séance, j’ai eu l’impression de faire un énorme bond en arrière. J’ai été prise de violentes crises d’angoisse, je pleurais non stop, j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer. Je perdais totalement le contrôle. Ça me rendait malade car quelques semaines auparavant j’allais bien, j’avais réussi à remonter la pente. Avec la moindre contrariété tout pouvait flancher et je repartais dans les recoins les plus sombres de ma tête.
Je ne voulais plus être cette personne. Je voulais aller mieux, je voulais enfin être assez solide pour accueillir les leçons que la vie voulait m’apprendre, leur poids sur mes épaules était devenu trop pour moi, je n’avais plus de force. Sans cesse j’essayais de sortir la tête de l’eau et sans cesse une nouvelle vague arrivait pour m’emporter avec elle.
J’ai vraiment envie d’aller mieux, j’ai vraiment envie d’apprendre à me connaître et comprendre comment je fonctionne. J’ai envie d’être la meilleure version de moi-même pour moi et aussi pour les autres.
Mon moi(s) de novembre en résumé :
📻 Je ne suis pas très podcast sauf quand je prends le train ou que je fais la vaisselle mais je me suis précipitée pour écouter le podcast d’impermanent avec mon ami Vincent comme invité, tellement inspirant — et on me mentionne dedans, donc raison de plus pour l’écouter.
📺 Après avoir eu le moral dans les chaussettes et regardé des séries que j’ai déjà vu mille fois car j’avais besoin de réconfort, j’ai enfin lancé la saison 3 d’Abbott Elementary et rigolé comme une dinde. Ça aussi c’était réconfortant. Dans un autre registre, j’ai dévoré en une journée la série Culte, l’histoire du Loft Story et c’était juste brillant.
🫦 Célibat is célibating alors après avoir été influencée par des amies, j’ai acheté un Lelo et on est devenus très proches lui et moi — TMI ou pas? On en reparlera peut-être ici.
🧘🏻♀️ Dans ma vie rêvée je suis enfin épanouie, et je le visualise / manifeste par la méditation. Ce mois-ci j’ai médité tous les jours — enfin presque, c’est une première pour moi de m’y tenir aussi longtemps. J’ai absolument l’impression d’être un cliché ambulant en écrivant cette phrase mais écoutez, on s’accroche comme on peut.
🖼️ J’ai pu voir l’exposition “L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux” au MAD — j’ai adoré et ça m’a fait penser à moi… Non mon ego n’est pas surdimensionné mais je partage mon “intimité” depuis plus de la moitié de ma vie, forcément ça résonne et ça me parle.
✂️ Après des mois à ne plus y toucher, me jurer de la laisser pousser, j’ai encore refait ma frange tant manquée — et maintenant je ne touche plus à rien. Je suis très nostalgique de mes longs et beaux cheveux donc je vais tout faire pour les retrouver rapidement. On verra si je m’y tiens.
🎧 Elle nous a encore gâté : les deux derniers titres de November Ultra, toujours aussi doux et qui ont fait du bien à mon petit coeur de meuf fragile.
🤸🏻♀️ Est-ce qu’on peut dire que je suis une pilates girly ou une reformer princess? J’ai enfin eu l’occasion de tester les cours de reformer chez RIISE et j’ai adoré souffrir, je veux en faire tous les jours! C’est très addictif et pour mon corps en mousse c’est sans impact, c’est parfait.
🕯️ Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça mais cette lampe est arrivée au bon moment, directement pour me mettre du baume au coeur. Impossible de me souvenir comment ni quand j’ai rencontré Clémentine mais j’ai de suite accroché à son univers et lorsqu’elle a lancé Mattina Moderna avec sa maman, j’ai suivi de près l’évolution du projet. J’étais à des années lumières (jeu de mots de dingue purée) de me douter qu’un jour, moi aussi je serais l’heureuse propriétaire d’une de leur lampes qu’elles m’ont gentiment envoyé. Ici la Ombrellina Chicory Coffee + Golden Olive. Des couleurs parfaites et une qualité irréprochable, un vrai bijou.
* produit offert mais personne ne me force à vous en parler, c’est juste que j’aime les belles choses et je sais que vous aussi alors autant vous en faire part non?
🛋️ Mon ex a emporté avec lui notre canapé et donc il fallait bien en reprendre un car comment j’allais faire pour inviter mes copines et regarder Twilight cet hiver? J’avais envie de me faire plaisir et je pouvais enfin choisir ce que je voulais sans vraiment laisser le choix à quelqu’un d’autre (douce sensation d’indépendance, on y devient vite accro). A la base je rêvais d’un canapé en velours vert mais introuvable ou trop moche ou trop cher ou trop grand. Et puis je suis retombée sur le site The Masie. Le hasard faisant bien les choses, nous étions en plein Black Friday, (un vendredi qui dure un mois maintenant apparemment?), il y avait une remise de zinzin alors sans vraiment hésiter j’ai commandé ce canapé, vrai coup de coeur et il est arrivé deux semaines plus tard. Je ne le quitte plus depuis. J’avais l’impression que c’était Noël et mon anniversaire avant l’heure. C’est ça être adulte maintenant? S’acheter du mobilier et trépigner comme un-e enfant? Moi ça me va mais ça va finir par me coûter très cher cette histoire.
🦮 Oui, on connait déjà Candle Kids mais on adore ici! Je n’y étais pas retournée depuis un moment mais ravie d’y retrouver des ami-es pour le petit-déjeuner et de prendre le temps, tout simplement. Toujours aussi bon, toujours aussi beau et surtout, la douce présence de Voltaire, le corgi des gérants. Ça fait beaucoup de raisons d’y (re)passer…
☕️ Absolument fan de l’ambiance de ce café mais cette fois-ci c’était particulier puisque mon amie Lucie a repris les commandes pour une dizaine de jours chez Huddle avec des boissons qu’elle a elle-même crée, vraiment une boss purée. J’ai pu y goûter et quel régal. Une de mes adresses préférées ces derniers mois je crois.
On sent que 2024 touche à sa fin. J’ai envie de clore certains chapitres afin d’en démarrer d’autres pour l’année qui arrive, je vous en reparle ici très vite. Retracer ces derniers jours avec vous me fait réaliser à quel point j’ai de la chance dans tout ça. Le ciel est parfois sombre mais il finit toujours par s’éclaircir. J’espère que vous avez passé un doux mois de novembre, racontez-moi en commentaire! Prenez soin de vous et on se revoit bientôt.
Sabrina 🤎
C’est très émouvant. En plus, parler du tiers de sa vie est quelque chose qui marquera à jamais.
J’ai légèrement chouiné (oui, encore) devant la photo des pattes de Momo 🐾
Prends soin de toi Sabrina.
Et cœur cœur sur la musique de November Ultra 🌻